Publié dans Société

Système « Multi Level Marketing » à Madagascar - Attention à l’escroquerie !

Publié le lundi, 24 février 2020

Pratique interdite à Madagascar. Depuis le début de cette année 2020,  le phénomène de vente pyramidale, plus précisément le système « Multi Level Marketing »(MLM) prend de l’ampleur dans la Grande île. Il s’agit d’un marketing de réseaux ou la vente par paliers appelée aussi « système à paliers multiples ». Cela consiste à obtenir des revenus en cherchant des personnes à s’investir, c’est-à-dire que le bénéfice des membres est fondé principalement sur le recrutement de nouvelles personnes. Ce qu’il faut savoir, c’est que seuls les initiateurs du système, placés au sommet, profitent du système en spoliant les membres de base.

« Je fais actuellement partie d’un groupe privé de voyageurs pratiquant le système MLM depuis 2019. Etant une aventurière, j’ai décidé d’y adhérer étant donné que tous les membres bénéficient d’un prix réduit au cours de leurs voyages (hôtel, vols ou les offres flas). Compte tenu de son statut de membre d’un club, chaque adhérent doit verser un droit d’inscription de 1 400 000 ariary pour avoir la carte « Elite » ou encore la somme de  950 000 ariary pour  acquérir  la  carte « PRO ». Particulièrement, j’ai choisi la deuxième option, la moins chère, du fait que tous les mois, je dois encore allouer un autre montant de 350 000 ariary en guise d’abonnement. Si j’arrive à intégrer dans le club des autres membres, je percevrai un pourcentage de leur droit d’inscription, en plus de l’annulation de mon  frais d’abonnement mensuel. Par exemple, en 30 jours, si j’enregistre trois inscriptions, je toucherai plus de 1 600 000 ariary, une étape qui n’est pas obligatoire mais bonne à saisir si vous voulez se faire de l’argent en une courte durée.  Le club va me faire parvenir de l’argent une fois que j’arrive à  réaliser 12 nouvelles inscriptions. Actuellement, je suis à 9 nouvelles adhésions et ma carte bancaire Visa m’est déjà parvenue. J’attends juste que le quota soit rempli pour encaisser mes gains estimés à plus de 6 millions d’ariary. De plus, les nouveaux recrus peuvent attirer d’autres gens, et cela me laisse le temps d’accroître mes bénéficies et d’amasser de l’argent, sans dépenser de l’énergie dans l’art de la persuasion », témoigne un membre.

Selon les juristes à Madagascar, cette pratique est pourtant illégale à Madagascar. Il s’agit d’une structure frauduleuse, c’est-à-dire un système ou une vente pyramidale. Ce qui la rend illicite est concentré sur la différence d’opportunité de gain à chacun. L’argent gagné par les membres provient d’autres membres de niveaux inférieurs, et le système ne fait que transférer de l’argent vers le sommet. « L’article 40 suivant la loi n° 2015-014 sur les garanties et la protection des consommateurs portant sur les  pratiques commerciales illicites stipule que le fait par tout commerçant, industriel, prestataire de service ou artisan de proposer à une personne de collecter des adhésions ou de s’inscrire sur une liste, en lui faisant espérer de gains financiers résultant d’une progression géométrique du nombre des personnes recrutées ou inscrites, représente une infraction », souligne un avocat d’affaires. 

De telle situation rappelle étrangement l’histoire de Bernard Madoff, auteur de la pire escroquerie financière de l’histoire à l’encontre de banques et de multiples investisseurs. Il a été condamné à 150 ans de prison en 2009 après avoir plaidé coupable de 11 chefs d’inculpation, entre autres pour fraude et blanchiment d’argent. Il n’avait jamais placé un seul centime des sommes confiées par ses clients, des membres de son organisation, piochant dans les fonds de nouveaux investisseurs pour rétribuer ou rembourser les plus anciens. Or, un jour,  un nombre croissant d’investisseurs, affolés par la crise financière, avaient demandé à récupérer leur dû, une action impossible, d’où son incarcération.

En Afrique, cette pratique se traduit aussi par la tontine. Une association de personnes   travaillant dans une même entreprise cotise à une caisse commune, une affaire connue à Madagascar sous le nom de « Hakandray ». La totalité du montant mensuel ou hebdomadaire ou encore trimestriel est remis à tour de rôle à chacune d’elles. Dans d’autres pays, il s’agit aussi d’un groupement de personnes qui met de l’argent en commun pour jouir d’une rente viagère reportable sur les survivants. Dans tous les cas, il existe toujours un grain de sable, placé délibérément, qui enraye le système, le classant ainsi de pure escroquerie.
La Rédaction



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Editorial

  • Consultation boudée
    La société civile, et les formations politiques, partenaires sociaux boudent l’appel pour consultation de la CENI. Dans la perspective d’une échéance électorale, il est d’usage pour la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de convier les partenaires sociaux à une consultation en vue d’échafauder ensemble ou d’améliorer les textes de la loi électorale. Un geste louable et encourageant de cette institution citoyenne d’impliquer les entités de la société civile et formations politiques dans la révision ou le recadrage des textes en vigueur. En effet, il faudra voir ensemble le pourtour des textes en jeu. S’il y a des améliorations à apporter, c’est le moment de le faire. Evidemment, l’objectif étant d’anticiper les solutions à d’éventuels litiges ou différends au moment ou après le scrutin. La CENI voulait prendre en amont les mesures nécessaires pour prévenir les problèmes. A Madagasikara, valable dans presque tous les pays d’Afrique, les élections restent toujours une…

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